De nombreux juristes haïtiens se réjouissent de l'entrée en fonction prochaine du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). L'ex bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince, Gervais Charles, salue le courage des membres du système judiciaire dont les juges et avocats qui ont lutté pendant 5 ans en faveur de l'indépendance du pouvoir judiciaire.

De son coté, le président de l'Amicale des juristes, René Julien, est moins enthousiaste mais considère la mise en place du CSPJ comme une étape vers l'autonomie de la justice. Il y aura selon le juriste un système judiciaire à deux vitesses puisque la base de l'appareil judiciaire est régi par le décret de 1995. Il prévoit des problèmes énormes puisque le sommet du système judiciaire est géré par une loi et la base par un "décret inconstitutionnel".

En ce qui a trait aux compétences réelles du CSPJ, M. Julien préconise une vigilance active de la société civile face aux éventuelles attaques de l'exécutif. Il met également l'accent sur la nécessité pour que les membres du CSPJ s'acquittent de leur tache dans le respect de l'éthique et la moralité.

Cet avis est partagé par le bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince, Carlos Hercule, pour qui la Fédération des Barreaux et l'Anamah doivent continuer d'apporter leur appui au CSPJ.

M. Hercule rappelle aux membres du CSPJ qu'ils doivent avoir pour boussole uniquement la loi dans l'exercice de leurs fonctions. Il ne doit pas y avoir de chasse aux sorcières, insiste le bâtonnier qui appelle également à la vigilance dans le choix des membres du CEP et du Conseil Constitutionnel.

Il salue la détermination du président Michel Martelly à mettre en place cette institution qui garantira l'indépendance du pouvoir judiciaire.

LLM / radio Métropole Haïti