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5 juillet 2012

Le courant ne passe plus entre l'administration de Martelly et les habitants du morne de l’Hôpital

dmolitionmornedelhpitalLe courant ne passe plus entre le gouvernement Martelly/Lamothe et les habitants du morne de l’Hôpital. Malgré le mouvement de protestation de ces derniers en début de semaine, la démolition tient encore. Un délai de quinze jours leur est accordé pour déguerpir.

La protestation s’enfle. Après les habitants de Juvénat, ce sont ceux des quartiers défavorisés de Pétionville qui ont manifesté cette semaine. Ils accusent le Gouvernement de vouloir procéder à la démolition de leurs maisons. Même s’ils n’ont pas été avertis, la mesure est sans appel, avons-nous appris.

Le projet
Plus de 50 mille maisonnettes couvrent le Morne de l'Hôpital, s’étendant de Pétionville à Carrefour, en passant par Port-au-Prince. Y vivent plus de 246 mille personnes. Au cours des dernières décennies, les constructions anarchiques se sont poursuivies dans l’indifférence totale des autorités constituées. Habitant au flanc de la montagne, les gens sont exposés à toutes sortes de menaces. Parfois, ils figurent parmi les premières victimes des catastrophes naturelles. C’est pour prévenir un drame de grande ampleur que le gouvernement Martelly/Lamothe dit vouloir les déplacer.

Selon la première étape du projet, 200 sur un total de 450 maisonnettes seront détruites. Le secrétaire d'État à l'Environnement fourbit ses armes dans ce dossier perçu comme une patate chaude. Pierre André Gédéon est pressé. Il veut entamer la démolition « des constructions anarchiques au morne de l'Hôpital ». Un délai de quinze jours est accordé aux habitants pour vider les lieux.

Mille deux cents personnes bénéficieront d'un emploi à court terme, dans le cadre de ce projet de démolition. Un espace serait disponible pour les riverains, qui recevront, dans un premier temps, une somme de 100 mille gourdes. Ensuite, ils recevront entre 20 et 25 mille gourdes. Évasif dans ses interviews, le secrétaire d’État est peu pressé d’informer où ces personnes seront logées. « Nous travaillerons à l’identification des sites devant les recevoir », a-t-il seulement indiqué.

La protestation
Ce projet gouvernemental est contesté. Partie de Pétionville, une manifestation, déroulée lundi dernier, a abouti au Champ de Mars. Les soldats de la Minustah l’ont dispersée à coups de gaz lacrymogènes. Très remontés contre le chef de l’État, certains protestataires se disent prêts « à renverser Michel Martelly comme ils l’avaient porté au pouvoir, il y a un peu plus d’un an ».

Ils étaient venus des plusieurs bidonvilles, notamment Jalousie, Philipo, Bristou et Débrosse. Ils voulaient se rendre également devant le Parlement. Le déploiement des forces de l’ordre au centre-ville les a contraints de rebrousser chemin. Les habitants voient dans cette démarche de démolition une stratégie du pouvoir pour donner à des proches les terrains visés sans les dédommager préalablement et correctement.

Déjà, la semaine dernière, un premier groupe de gens vivant au Canapé-Vert et opposés à la destruction de leurs maisonnettes s’étaient montrés très amers envers le président Martelly. « Le chef de l’État ne respecte pas ses promesses électorales. Où sont passés les milliers de préfabriqués qu’il avait promis d’installer tout de suite après son investiture ? » se demande rageusement un habitant du morne de l’Hôpital.

Le questionnement
L’organisation sociale « Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay », (Frakka) intervient sur la question du logement. Elle appelle les autorités à réviser leur stratégie. Le coordonnateur de Frakka estime lamentable que l’État agisse aussi anarchiquement que l’érection des constructions qu’on reproche. « Cette manière de procéder prouve une absence de plan d’aménagement du territoire et de politique de logement de la part du Gouvernement », affirme Reyneld Sanon, pour qui le dossier est géré dans la confusion et le flou total. Il appelle à l’élaboration d’un plan pour la relocalisation des gens.

L’État haïtien est signataire de plusieurs conventions relatives à la relocalisation. Par ailleurs, il existe des lois dans le pays qui établissent le principe du « déguerpissement ». Donc, l’État doit garantir des logements aux citoyens. C’est une exigence constitutionnelle. Reyneld Sanon constate la mise en place « d’une politique de promotion de nouveaux bidonvilles comme c’est le cas avec le programme 16/6. Cent mille personnes se retrouvent maintenant à Canaan. Sans aucun schéma de société moderne ni de planification urbaine ».

Les habitants du morne de l’Hôpital ont déjà établi un premier contact avec Frakka. Ils entendent non seulement continuer la mobilisation mais aussi traduire l’État par-devant les tribunaux pour non-respect de ses devoirs envers ses citoyens.

Déclaré « zone interdite à la construction », le morne de l’Hôpital a été squattérisé au cours des vingt-cinq dernières années.


Eddy-Jackson Alexis
alexis2ajh@yahoo.fr
Source: Le Matin
28 Juin 2012

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