Dans une lettre ouverte adressée au président Martelly et rendue publique, ce jeudi 6 septembre, l'homme d'affaire André Apaid annonce qu'il a prié ses avocats de préparer une procédure judiciaire contre le gouvernement suite à la publication de son nom sur une liste de 60 contribuables réfractaires frappés d'interdiction de départ.

Il estime qu'il s'agit d' un acte indiscriminé, précipité et sans précédent. Monsieur Apaid qualifie l'action entreprise par la DGI et le commissaire du gouvernement à l' encontre de ces entrepreneurs, de faux pas et invite le chef de l'état à le corriger.

. Tout en reconnaissant qu'il est normal que le gouvernement prenne des dispositions pour que les contribuables paient leurs taxes, monsieur Apaid, affirme que l'approche du Directeur de la DGI ainsi que celle du Commissaire du gouvernement est arbitraire et va à l'encontre de l'intention affichée officiellement, qui est de favoriser les investissements dans le pays.

Par ailleurs monsieur Apaid affirme que ces actes rappellent les méthodes utilisées par Francois Duvalier dans les années 60 pour rançonner les commerçants.

Nous citons « J'étais jeune mais j'ai bien vu et compris comment M. François Duvalier et son gouvernement, ayant besoin d'argent, avaient fait arrêter et attacher avec leurs ceintures de pantalon, les pères de plusieurs des jeunes commerçants d'aujourd'hui, beaucoup d'entre eux d'origine levantine ou de sang mêlés comme moi. »

D'autre part Andy Apaid estime que le commissaire du gouvernent a sciemment agit contre ces hommes d'affaires au nom du président Martelly, et ceci pour de multiples raisons politiques. Monsieur Apaid s'étonne par exemple que cette action soit intervenue 4 jours à peine après qu'il ait exprimé en public sa préoccupation sur la détérioration du climat politique du pays et plus précisément sur la mise en place du Conseil Electoral Permanent. Il invite le président à corriger cette maladresse.

Monsieur Apaid qui dirige une firme de sous-traitance qui emploie plusieurs milliers de personnes, Monsieur Andy Apaid, affirme que le geste posé à l'aéroport pourrait avoir des conséquences graves tant sur l'avenir de certaines de entreprises que sur l'emploi.

Il fait remarquer que le renforcement de l'Etat et l'utilisation appropriée de son appareil coercitif sont nécessaires mais qu' ils ne doivent, par des abus ciblés, créer la peur et dans ce cas porter le discrédit sur des entrepreneurs honnêtes.

Rappelons que Monsieur Andy Apaid dirigeait le groupe 1844 (Mouvement GNB) qui a porté le président Jean Bertrand Aristide à la démission en 2004 après plusieurs mois de protestation populaire.

EJ/Radio Métropole Haïti