Un peu de retenue Messieurs et dames!

Ce qui était toujours sur le point d’arriver est enfin arrivé. Les ondes des stations de radio et les pages des journaux du pays se substituent finalement aux Tribunaux. Nos hommes et nos femmes, impliqués dans des scandales des plus infamants, semblent développer une préférence trop poussée pour les medias au lieu d’aller se bagarrer par devant les autorités judiciaires.

Depuis l’éclatement du scandale sexuel né entre l’actuel Président du Conseil Electoral permanent contesté, Me Josué Pierre Louis et son assistante, Marie Danielle Bernadin, les défenseurs des deux parties s’engagent sans retenue dans des chicanes où tout est presque dit avec plaisir sur les ondes des stations de radio de la Capitale haïtienne. Quand on ne parle pas des photos et des vidéos de scènes sexuelles entre « jobbeurs et jobbées », on se régale à parler de la couleur du sous vêtement qu’aurait porté la victime présumée ou des signes de la partie intime de son corps. Chose extraordinaire !

A la lumière de toutes ces chicanes relatives à cette affaire, la société haïtienne peut finalement comprendre pourquoi les institutions de services publics ne peuvent pas certaines fois remplir leurs devoirs. Les fonctionnaires sont trop occupés à se faire de nouveaux partenaires sexuels.

Il semblerait que l’ambiance qui règne quotidiennement à l’intérieur des boites de l’Etat inspire aux hauts dignitaires et aux fonctionnaires l’envie de mener une vie de débauche au détriment de tout souci de remplir leur mission. On comprend par exemple pourquoi les élections sont toujours mal organisées dans ce pays. Ceux qui ont la charge de les organiser n’ont pas le temps de les préparer. Trop de chats et de chattes à fouetter ! On comprend pourquoi des jeunes femmes bien formées ont du mal à intégrer les institutions publiques. Le plus souvent le critère de sélection n’a rien à voir avec la formation intellectuelle, c’est plutôt le trafic d’influence « à tous les niveaux » qui y mène le jeu.

Il est difficilement concevable qu’un haut dignitaire d’une institution publique en crise se voit dans l’obligation de consacrer le plus clair de son temps à se défendre dans une histoire de viol, au lieu de faire son travail.

L’oisiveté est la mère de tous les vices humains, dit-on. Cela se confirme en Haïti. Quand on se retrouve sans occupation réelle à l’intérieur d’une institution publique où l’on est bien rémunéré et roule sur toutes sortes d’avantages, il parait normal qu’on devient le plus grand jouisseur de la terre. Cependant, un peu de retenue ne vous ferait pas de mal Messieurs et dames !

Patrick Georges

E-mail: patrickgeorges1984@gmail.com