Remontée du choléra dans l’ouest et le nord, selon les autorités sanitaires

Le directeur général du ministère de la santé publique, Gabriel Thimothé, appelle la population au renforcement des mesures d’hygiène au moment où l’épidémie est, une fois de plus, aux portes de Port-au-Prince

Le choléra a amorcé un retour en force dans plusieurs régions du pays, a reconnu samedi le directeur général du ministère de la santé publique, le Dr Gabriel Thimothé, qui a annoncé l’adoption de certaines mesures en vue d’enrayer cette résurgence de l’épidémie.

Il affirme que les départements les plus touchés pour l’instant sont l’ouest et le nord, sans toutefois préciser le nombre de cas recensés ces derniers jours. Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, une certaine poussée épidémique est observée particulièrement dans le quartier de Martissant et la commune de Carrefour (banlieue sud).

Toutes les dispositions ont été prises en vue d’acheminer les personnes infectées dans des centres de traitement du choléra (CTC), selon le Dr Thimothé qui a énuméré les trois principaux facteurs à l’origine de la remontée de la maladie, la période pluvieuse, la saison des mangues et le relâchement dans l’application individuelle des règles d’hygiène de base.

Totalement en phase avec un communiqué de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA) démentant que l’eau du robinet aurait provoqué deux cas mortels de choléra à Carrefour, le responsable rappelle que l’eau destinée à la consommation doit être chlorée, notamment dans les communautés où l’eau potable n’est pas disponible.

Pour sa part, Thierry Goffeau, le chef de mission en Haïti de Médecins sans frontières France (MSF), a récemment sonné l’alerte en avertissant que si rien n’était fait le pays irait tout droit à la catastrophe. Il a mis en relief le manque de disponibilité de savon, de pilules de chlore servant à purifier l’eau et l’aggravation des problèmes financiers qui empêche le versement des salaires dans les centres de traitement.

Introduit en Haïti vers la fin de l’année 2010, le choléra a déjà tué quelque 7.000 personnes et causé l’hospitalisation de plus de 500.000 autres.

Plusieurs études scientifiques ont montré que la souche responsable de la maladie, le vibrio cholerae, a été importée d’Asie par des membres du bataillon sri-lankais de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH).

A l’occasion du huitième anniversaire vendredi de l’arrivée, le 1er juin 2004, des casques bleus, des organisations sociales ont manifesté à Port-au-Prince pour réclamer justice et réparation pour les innombrables victimes de l’épidémie ainsi que le départ d’environ 10.000 soldats étrangers déployés sur le territoire national.

spp/Radio Kiskeya